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Affiche liée à l'affaire Claude Montcharmont (M 117)
Affiche liée à l'affaire Claude Montcharmont (M 117)

Les recherches nominatives menées à partir des fonds conservés aux Archives départementales de Saône-et-Loire amènent parfois à une abondance insoupçonnée d’informations sur les personnes recherchées.

Si la majorité des informations collectées sont généralement d’ordre administratif (état civil, carrière ou encore état du patrimoine), il arrive aussi de retrouver trace de détails plus intimes (niveau d’instruction, informations sur le caractère, description physique…).

Alors qui sait ? de belles découvertes vous attendent peut-être dans vos recherches.

Etudes de cas (liste de sources non exhaustive)

  • Registres matricules scolaires

Les registres matricules scolaires recensent, par école, les élèves inscrits  et donnent, au minimum, pour chacun d’eux : une date de naissance, une date d’entrée et de sortie définitive.

Certains d’entre eux, jalonnés d’appréciations des enseignants (lesquelles n’engagent que leurs auteurs), livrent également des informations sur le caractère et sur le travail des élèves.

Morceaux choisis –
Si l’on en croit le registre matricule scolaire ouvert en 1890 à Massilly (4 Tp 377), François Jacquelin fut un élève modèle, Marie Lafond avait bon caractère, Eugénie Fumet était gentille, Louis Monnier était travailleur tandis que Philibert Noly était sans énergie.

Dans la galerie d’images ci-dessous, découvrez encore plus d’appréciations figurant dans le registre du début du XX° siècle de l’école de Saint-Désert (4 Tp 522).

  • Registres matricules militaires

Dédiés à l’inscription des états de service militaire, les registres matricules contiennent aussi des descriptions physiques des conscrits plus ou moins étoffées selon les classes concernées.

Pour les classes 1867 à 1909 sont normalement décrits : la couleur des cheveux, des yeux et des sourcils, le type de front, de nez, de bouche, de menton, de visage et, jusqu’à la classe 1871, également le type de teint.

Pour les classes 1910 et 1911, on note des changements éphémères : disparition de la mention des sourcils, du menton et de la bouche, apparition de mesures anthropométriques concernant le front (inclinaison / hauteur / largeur) et le nez (dos / base / hauteur / saillie / largeur) dans la lignée des préconisations d’Alphonse Bertillon, célèbre criminologue français.

A partir de la classe 1912, on remarque un retour aux informations classiques : couleur des cheveux et des yeux, forme du front, du nez et du visage.

Encadrées par des lexiques normatifs à choix multiples (front couvert, découvert, rectiligne, large, moyen ou vertical, visage étroit, ordinaire, large, osseux, ovale, rond, allongé ou plein, teint frais, blanc ou basané…), ces descriptions devaient permettre à l’armée d’identifier avec certitude les intéressés. Ainsi, toute particularité physique (oreilles écartées, doigts palmés, nez tordu, cicatrice…) était signalée.

Voir l’exemple de la fiche de Guillaume GENDREAU dans la galerie d’images ci-dessous.

  • Naissance multiple

Bien plus rares auparavant, les naissances multiples ont parfois été l’occasion de signalements individuels. Ainsi, après avoir baptisé les jumeaux Jean-Baptiste et François Boyaux, le 17 août 1779 à Vers, le curé prend soin d’inscrire : « François a paru avoir le menton un peu plus mince et allongé et Jean-Baptiste la lèvre de dessus un peu plus élevée » (E dépôt 5249).

  • Population mouvante

Document administratif en vigueur de 1912 à 1969, le carnet anthropométrique d’identité délivré aux forains et aux nomades de plus de 13 ans permettait aux administrations d’identifier et de surveiller les mouvements de ces populations.

Ces carnets d’identité et les dossiers liés contiennent généralement des mesures anthropométriques, des photographies (face et/ou profil) ainsi que des empreintes digitales.

Voir à ce sujet, dans la galerie d’images, un extrait du carnet d’André Bienaimé, ouvrier agricole (M 4099).

  • « Ennemis publics »

Par leur statut particulier, les personnes surveillées, recherchées ou ayant eu maille à partir avec les forces de l’ordre et la justice, ont bénéficié de signalements physiques précis ; illustration en deux exemples d’époques différentes :

Antoine Vernus
(J 1377, Etat signalétique de sept évadés de prison)

Natif de Dompierre-les-Ormes en Beaujolais, âgé d’environ 30 ans, taille de 5 pieds deux pouces, cheveux et sourcils noirs, front haut, les yeux clairs, né effilé, visage plein et coloré, bouche moyenne, mince et bien fait de sa personne, évadé des prisons de Chalon le 18 juin 1791.

Benoît Broutchoux (1879-1944)
Natif d’Essertenne, Benoît Broutchoux apparaît à de multiples reprises dans les archives du fait de ses activités jugées contraires à l’ordre public.

Comparons quelques-unes des descriptions rédigées par l’administration – à plusieurs années d’écart, à son sujet :

1m60, sourcils noirs, yeux noirs, front ordinaire, nez moyen, bouche moyenne, menton rond, visage ovale
Registre matricule militaire, bureau de Chalon-sur-Saône, matricule 1569, classe 1899

Taille : 1m60,5 ; envergure : 1m72 ; yeux marrons, barbe naissante, cheveux châtains, visage rond, menton étroit.
Registre d’écrou, prison de Chalon-sur-Saône, 1900, numéro d'ordre 166 (2 Y 180)

1m65, cheveux et sourcils châtains, barbe naissante, front ordinaire, yeux marrons, nez ordinaire, bouche moyenne, lèvres largement bordées, menton rond, teint ordinaire, naevus à la racine du nez, cicatrice jambe gauche à 5 cm au-dessus cheville gauche interne. Dangereux, propagandiste actif […]
Etat signalétique confidentiel des anarchistes originaires de Saône-et-Loire, 1912 (M 271)



 

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