Des recettes pas comme les autres

Ecrites pendant sa déportation, les recettes culinaires de Suzanne ont participé à sa survie dans les camps de Ravensbruck et de Mauthausen.

Un cahier confectionné dans le plus grand secret avec des moyens de fortune, haut de 11 cm et large de 14 cm (84 J)
Un cahier confectionné dans le plus grand secret avec des moyens de fortune, haut de 11 cm et large de 14 cm (84 J)

Lorsque la Gestapo l'arrête à son domicile à Cluny le 14 février 1944, Suzanne Burdin, 37 ans, mariée, mère de trois enfants, était loin d'imaginer qu'elle ne reverrait les siens que 14 mois plus tard, précisément le 22 avril 1945. 

"Ma participation à la résistance étant plutôt passive (réception de ravitaillement destiné aux maquisards, confection de fausses cartes d'identité...), j'étais sans grande appréhension, pensant que c'était l'affaire de quelques heures" explique-t-elle dans son témoignage.

"10 mois à tout faire pour survivre. Passer inaperçue le plus possible, faire des projets pour le retour et copier ces innombrables recettes de cuisine récoltées à droite et à gauche..." sont les moyens trouvés par Suzanne pour rester en vie.

De retour en France, Suzanne a d'abord eu envie "d'oublier cette période, d'oublier tout ce que nous venions de vivre dans des conditions inhumaines, de retrouver une vie normale" puis, sont venus le besoin de dire, l'envie de transmettre, de témoigner.

Si Suzanne nous a quittée en 2011, nous ne l'oublierons pas. Une copie de son témoignage écrit original, rédigé en 1983 (cote : J 651), et d'émouvants documents lui ayant appartenu - notamment ses carnets de recettes rédigés dans les camps pour tenir (cote : 84 J, dépôt du Centre de documentation Résistance et Déportation de Saône-et-Loire) - sont aujourd'hui conservés aux Archives départementales.

 

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