La signature des accords d’Evian et le rapatriement d’anciens supplétifs

La signature des accords d’Evian et le rapatriement d’anciens supplétifs

La proclamation des accords d’Evian le 19 mars 1962 met les anciens supplétifs face à un avenir incertain. Tandis que certains décident de rester, malgré le fort risque de représailles auquel ils sont exposés, d’autres essaient de partir avec leurs familles. Certains y arrivent, d’autres non.

1. Départ pour la France à partir des camps de regroupement en Algérie

Photographie du regroupement de harkis et de leurs familles à Bone. Le jour du départ, les militaires français du 26e Régiment d’infanterie motorisée (RIM) aident les familles à se hisser dans les camions venus les chercher pour les rapatrier. En effet, face à l’insécurité et à la menace, en particulier du FLN (Front de Libération Nationale), de nombreuses familles cherchent une protection auprès de l’armée.

Photographie datant de novembre 1962, dans les environs de Bone : des harkis et leurs familles, bagages à la main, attendent les camions qui les emmèneront au port pour embarquer sur le paquebot Pumier. Par le biais des transferts officiels minimalistes, de ceux, clandestins, des réseaux d’officiers et de sous-officiers de l’armée française, de l’immigration économique, ou avec l’aide du Comité international de la Croix-Rouge, plusieurs dizaines de milliers de supplétifs et membres de leurs familles fuient l’Algérie pour la France, le début d’un long exil.

2. L’arrivée des harkis et leurs familles aux camps de regroupement situés dans le sud de la France

Photographie du camp de Saint Maurice l’Ardoise situé dans le Gard. Celui-ci s’étend sur un terrain de 15 hectares entouré d’un double grillage de barbelés au-delà duquel s’étire un no man’s land de broussailles de plus de 50 mètres de large. Il devient le 4ecamp de harkis ouvert en France, le 29 octobre 1962, après ceux du Larzac, de Bourg-Lastic et de Rivesaltes, où les anciens supplétifs et leurs familles étaient « rassemblés en attendant leur recasement ultérieur en France ». Le 5 janvier 1963, il atteint son effectif maximum avec 5 542 personnes dont 2 246 hommes, 1 082 femmes et 2 214 enfants. Initialement, ces centres ont un caractère transitoire avec un encadrement militaire, cela dans un double objectif : le reclassement et la sécurité des familles d’anciens supplétifs. Ce camp est alors d’abord considéré comme un « camp de transit » puis au début de l’année 1965, il devient une « cité d’accueil et d’hébergement » pour les personnes jugées « incasables » ou « irrécupérables » tels veufs ou veuves ou encore les infirmes, par exemple.

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