L'imprimerie Protat (conférence 2004)

Texte de la conférence donnée le 12 mars 2004 par Isabelle Vernus, directrice de Archives départementales de Saône-et-Loire.

Les archives de l'imprimerie Protat ont été déposées aux Archives départementales sous la cote 37 J. Outre l'intérêt qu'elles présentent pour l'histoire locale - il s'agit de la seule industrie mâconnaise dont le patrimoine est demeuré complet - elles sont une source de premier plan pour l'histoire de l'édition et de l'imprimerie.

L'imprimerie Protat, ancienne imprimerie Dejussieu, achetée par Emile Protat, en 1849, se développe durant ses premières décennies à travers l'activité d'impression administrative et de presse avec le Journal de Saône-et-Loire, fondé en 1815.
La reconversion de l'imprimerie Protat, entre 1878 et 1880, d'imprimerie administrative en imprimerie de labeur spécialisée dans la bibliophilie, les travaux scientifiques et l'érudition a été due d'abord à l'installation de la Troisième République et au refus opposé par la famille Protat à un infléchissement républicain de la tendance politique du Journal de Saône-et-Loire. Le préfet lui fit alors ôter l'ensemble de ces marchés publics de Saône-et-Loire. La crise née de cette suppression des marchés publics fut donc l'occasion pour les fils d'Émile Protat de se tourner vers une clientèle correspondant à leurs goûts d'archéologues, de bibliophiles et numismates.
L'apogée de cette activité d'imprimeur dura toute la première moitié du XXe siècle, permettant à l'imprimerie mâconnaise d'être en relations avec toutes les sociétés scientifiques, historiques et archéologiques françaises et internationales, les éditeurs spécialisés en philologie, archéologie et numismatique parisiens, tels que Picard et Laurens.
C'est cette activité d'imprimeur d'érudition doublée d'impressions scientifiques qui fait l'originalité principale de l'imprimerie Protat, et a assuré une partie importante de son activité jusqu'à sa fermeture en 1981.

Crédits photographiques : Archives départementales et ville de Mâcon (Georges Thomas, phot.) pour les diaposiotives 18, 60 à 63, 67 à 70, 72, 73, 97, 98, 102 à 104.

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