Saint-Vallier

Saint-Vallier


A la Croix-Racot


Mon oncle et ma tante tenaient le café-épicerie de la Croix-Racot, aujourd’hui devenu le restaurant le River Boat. En 1940, avec la ligne de démarcation, leur commerce s’est retrouvé sur la ligne de démarcation et le pré, derrière le bâtiment, était en zone libre
Deux Allemands couchaient dans la cabane en face du café qui devait faire 4 mètres sur 3. J’allais les voir parfois et je m’amusais à balayer devant leur porte…
Mon oncle est devenu passeur car des personnes, venant de Montceau, arrivaient au café en demandant de l’aide pour franchir la ligne. Il attendait la relève allemande du soir qui n’avait pas vu entrer dans le café les clandestins en journée. Il traversait les prés derrière le café en direction de Gourdon. Ma tante tremblait pour chaque passage, elle avait peur que les passages se passent mal. Mon oncle n’a jamais rien pris en retour, il faisait cela pour rendre service et par patriotisme

Témoignage de Jeanine Durand, née Dessolin, recueilli en 2007 et 2009 par Sébastien Joly

©Collection Jeanine Durand
©Collection Jeanine Durand

Un membre de la famille Gondard posant devant la barrière de la Croix Racot de Saint Vallier

©Collection Jeanine Durand
©Collection Jeanine Durand

Les époux Gondard, tenanciers du café-épicerie


©Collection Jeanine Durand
©Collection Jeanine Durand

Jeanine Durand née Dessolin devant la barrière allemande de la Croix Racot

Moi aussi à 8 ans, j’ai fait passer du courrier d’une zone à l’autre ! J’allais en zone libre jusque chez Mme Pierre récupérer du courrier. Je glissais les lettres dans mes chaussettes. Je passais la barrière sans contrôle car les Allemands me connaissaient et me voyaient tous les jours. « Alors Jeanine promenade ? » me disait l’Allemand. Je répondais que j’allais voir le petit veau, cueillir des fleurs ! Je n’ai jamais eu peur car je n’avais pas conscience du danger…

Témoignage de Jeanine Durand, née Dessolin, recueilli en 2007 et 2009 par Sébastien Joly


A la Garenne



J’habitais avec ma mère chez mes grands-parents qui tenaient le café de la Garenne. Les Allemands surveillaient deux barrières qui barraient le carrefour. En 1941, des douaniers ont remplacé les soldats mobilisés sur le front. En quittant la Garenne, certains pleuraient… ce qui m’a marqué. Après-guerre, l’un d’eux est revenu voir ma grand-mère pour la remercier de sa gentillesse

Témoignage de Gisèle Bouttet, recueilli en 2007, par Sébastien Joly

©Collection Gisèle Bouttet/Reproduction D. Busseuil Ecomusée du Creusot
©Collection Gisèle Bouttet/Reproduction D. Busseuil Ecomusée du Creusot

Patrouille allemande devant la barrière allemande de la Garenne à Saint-Vallier

©Collection Gisèle Bouttet/Reproduction D. Busseuil Ecomusée du Creusot
©Collection Gisèle Bouttet/Reproduction D. Busseuil Ecomusée du Creusot

Les habitants de la Garenne avec l'Allemand de la barrière

©Collection Gisèle Bouttet/Reproduction D. Busseuil Ecomusée du Creusot
©Collection Gisèle Bouttet/Reproduction D. Busseuil Ecomusée du Creusot

Les Allemands surveillent la barrière de La Garenne à Saint-Vallier

Pour passer la ligne, il fallait un laissez-passer… J’avais bien repéré cela malgré mon jeune âge ! Je sortais de mon sac accroché au guidon des morceaux de papier récupérés au café. J’en tendais un au soldat. Ce dernier, amusé de la situation, me levait la barrière pour jouer avec moi alors que je passais largement dessous ! J’allais juste quelques mètres plus loin dans le chemin sous l’œil attentif du soldat…

Témoignage de Gisèle Bouttet, recueilli en 2007, par Sébastien Joly

©Collection Gisèle Bouttet/Reproduction D. Busseuil Ecomusée du Creusot
©Collection Gisèle Bouttet/Reproduction D. Busseuil Ecomusée du Creusot

Gisèle Bouttet jouant avec l'Allemand de la barrière de la Garenne


Un troisième poste de contrôle allemand était établi sur la commune au niveau du cimetière de Norand.

Inauguration

Dans le cadre d’un parcours mémoriel départemental, le 22 octobre 2022, l’Association des Combattants Volontaires de la Résistance (CVR) de Saône-et-Loire inaugurait un pupitre explicatif et un poteau gravé à la Croix Racot à l’endroit même de l’ancienne barrière allemande.

Un autre poteau gravé a été installé à la Garenne là où se trouvait un autre poste de contrôle.

©Annie Dufy
©Annie Dufy

Jeanine Durand (enfant pendant la guerre), Sébastien Joly, président des Combattants Volontaires de la Résistance Section Cluny-Macon-Chalon, Gisèle Bouttet (enfant pendant la guerre), Marie-Claude Jarrot, présidente départementale des Combattants Volontaires de la Résistance 71 derrière le pupitre

©Annie Dufy
©Annie Dufy

Lecture d’un poème par les enfants des écoles de la ville

 ©Annie Dufy
©Annie Dufy

Une partie des membres CVR entourant Jeanine Durand derrière le pupitre et le poteau grave

©Annie Dufy
©Annie Dufy

Lecture d’un poème par les enfants des écoles de la ville

©Annie Dufy
©Annie Dufy

Photo souvenir avec les enfants

©Annie Dufy
©Annie Dufy

Sébastien Joly, à l’initiative du projet, avec Jeanine Durand sur les lieux où elle passait la ligne de démarcation, enfant, devant l’actuel restaurant « Le River Boat », ancien café-épicerie de son oncle

©Annie Dufy
©Annie Dufy

Discours de Alain Philibert, Maire de Saint-Vallier

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