Saint-Laurent-d’Andenay
Saint-Laurent-d'Andenay
A la Galoche, les Allemands avaient construit au carrefour une cabane en dur où ils faisaient les fouilles. Une barrière, aux couleurs allemandes, coupait la route de Saint-Laurent à Saint-Micaud. Plus tard, les Allemands ont construit un auvent sur les marches d’entrée pour se protéger du mauvais temps
Témoignage de Serge Chofflet, recueilli en 2021, par Sébastien Joly
Sur cette photographie, je suis le plus jeune ! Je suis accompagné de Robert et Roger, mes frères, et de Maurice et Roger Noizillier, on habitait tous au hameau de Montsarin en zone non occupée et on allait à l’école de Saint-Laurent en zone occupée : on passait donc la ligne deux fois par jour ! On avait chacun une couronne de pain qu’on récupérait chez ma grand-mère en zone occupée et on faisait la livraison du boulanger qui n’avait pas de laissez-passer ! Ce sont les Allemands qui ont pris la photo et qui ensuite nous l’ont redonné en négatif…
Témoignage de Serge Chofflet, recueilli en 2021, par Sébastien Joly
J’allais aussi à l’école du bourg de Saint-Laurent et je passais la ligne tous les jours puisque mes parents habitaient à Montsarin en zone non occupée. Je me souviens qu’une Allemande était là pour contrôler et fouiller les femmes. Une fois, ça m’a marqué en tant qu’enfant, un homme à bicyclette a été fouillé devant nous. Les Allemands ont découvert des papiers cachés dans son guidon, l’homme a vite été poussé à l’intérieur de la cabane… Mon père a aidé des gens à passer d’une zone à l’autre à travers les prés. Les haies étaient plus hautes qu’aujourd’hui pour se cacher des patrouilles. Il leur donnait des vêtements de la campagne ou un outil à la main pour éviter de se faire repérer…
Témoignage de Marie-Thérèse Chofflet, née Noizillier, recueilli en 2021, par Sébastien Joly
En contournant le poste allemand de la Galoche, des habitants passent du courrier clandestinement ou des personnes illégalement d’une zone à l’autre.
Depuis Montchanin, on passait par le chemin de la Mère Bourdiau pour aller au ravitaillement ou pour passer du courrier en zone libre. J’y allais en vélo en étant le plus discret possible pour éviter les patrouilles. Le poste allemand de la Galoche n’était pas loin à vol d’oiseau, il fallait donc se méfier… mais je n’ai jamais été embêté
Témoignage de Jean Jarlot, recueilli en 2016, par Sébastien Joly
J’ai passé plusieurs fois des prisonniers de guerre évadés. Ils arrivaient en gare de Montchanin, en zone occupée, grâce à la complicité de Mme Martin, la restauratrice de l’Hôtel Louis qui les hébergeait dans sa cave. Je les récupérais par petits groupe parfois avec Grégoire Gonzalez de Montchanin. A pied, par des chemins de terre et après avoir franchi le pont de fer, nous traversions le Tunnel de Poluzot, ancienne voie ferrée reliant Montchanin à Saint-Gengoux, pour arriver ensuite dans des prés en zone libre, direction le Café du Loup. Je passais toujours en éclaireur devant mon groupe pour surveiller les patrouilles allemandes. Les contrôles se sont ensuite renforcés dans ce secteur et j’ai dû arrêter de passer par ici car c’était trop risqué
Témoignage de Gilbert Pigeat, recueilli en 2007, par Sébastien Joly, et en 2010 par l’équipe de l’UAMC
A Saint-Martin d’Auxy, sur la route du Puley, le café du Loup était le point de chute de nombreux clandestins en zone non occupée.
Inauguration
Le 30 avril 2022, l’Association des Combattants de la Résistance (CVR) de Saône-et-Loire, dans le cadre d’un parcours mémoriel départemental, inaugurait un pupitre explicatif et un poteau gravé à « la Galoche » à Saint-Laurent d’Andenay à l’endroit même de l’ancien poste de contrôle allemand sur la route départementale D28.