Lux
Lux
La ligne de démarcation traverse la commune en limite nord suivant la rivière appelée « la Corne ». L’actuelle place de la Libération est ainsi coupée par deux points de contrôle : au nord la barrière allemande et à quelques dizaines de mètres plus au sud la barrière française.
Les passages à la barrière allemande sont fréquents car le poste de Lux est le premier au sud en dehors de la ville de Chalon-sur-Saône, direction Tournus-Mâcon en zone non occupée. La campagne proche permet aux habitants de Chalon-sur-Saône de se rendre au ravitaillement puisque les réquisitions et les pénuries sont plus importantes en ville.
Comme sur d’autres communes, les Allemands instituent des horaires d’ouverture et de fermeture des barrières pour traverser. Ici, sur cette photographie, des femmes et des enfants patientent côté zone occupée. Une femme a apporté son tricot pour s’occuper et attendre l’ouverture de la barrière : un drôle de lieu pour tricoter sous l’œil attentif d’un Allemand !
Les passages clandestins s’effectuent en limite de commune, souvent le long de la rivière sur la commune de Saint-Rémy, au moulin de Droux, à quelques pas de Lux. Deux passeurs traversent dans ce secteur avec l’aide de la famille Gaudillère habitant le moulin. Camille Chevalier dit « Louis Bayard », garagiste à Chalon (zone occupée) et André Jarrot dit « Goujon », mécanicien à Lux (zone non occupée), opèrent souvent en équipe, par le biais des réseaux Ali-France et Zéro-France, aidant des clandestins, notamment des prisonniers de guerre évadés, à franchir la Corne sur des troncs d’arbres ou par barque d’une zone à l’autre.
Camille Chevalier tombe dans un piège tendu par la Gestapo. Arrêté le 13 juillet 1942, il est transféré à la prison de Dijon où il est condamné à mort comme passeur de la ligne de démarcation. Il est fusillé le 18 juillet 1942. Un collège porte aujourd’hui son nom à Chalon en son honneur.
Pendant ce temps, André Jarrot est recherché. Arrêté et relâché faute de preuve en janvier 1942, il part en Angleterre via l’Espagne pour s’engager dans la Résistance.
Pour leurs engagements, Camille Chevalier et André Jarrot ont été décorés « Compagnons de la Libération » par le Général de Gaulle comme 1 036 autres personnes en France.
Inauguration
Dans le cadre d’un parcours mémoriel départemental, le 24 août 2022, l’Association des Combattants Volontaires de la Résistance (CVR) de Saône-et-Loire inaugurait un pupitre explicatif sur la place de la libération et un poteau gravé à l’endroit même de l’ancienne barrière allemande.