Transcription :

et autres sont fermés, de sorte que les veuves, les vieilles demoiselles sont parmi les plus à plaindre. La Municipalité étudia la possibilité d'organiser du travail pour ces femmes, mais en présence des difficultés rencontrées à chaque pas elle dut renoncer à son projet. Elle créa par contre des chantiers de chômage pour hommes, fit niveler, empierrer des chemins dans le quartier neuf du Pont du Souci et aux Jeannins. Certes, ces travaux eussent pu attendre, et eussent attendu en temps normal bien des années encore, mais leur exécution rendit service à une foule de familles désemparées. Le salaire fut fixé d'abord à 2,50 F, puis, lorsque la situation s'éclaircit un peu et qu'il fut possible quelque peu de prévoir, ce chiffre fut légèrement augmenté. Il n'était pas prudent, en présence de l'incertitude du lendemain, d'aller plus loin et mieux valait employer un plus grand nombre de chômeurs à un salaire réduit que de donner satisfaction à un nombre de chômeurs inférieur à un salaire plus élevé. Une question angoissante se posait en effet au point de vue financier, malgré la situation prospère du Creusot. Combien de temps durera la guerre ? Quelles en seront les conséquences économiques ? Un rapport de M. Martinon, architecte-voyer, directeur des travaux, donne d'intéressants aperçus sur les résultats obtenus par les chantiers de chômage, 240 chômeurs trouvèrent ainsi du travail et il fut dépensé jusqu'au 15 mai 1915 43.005,28 F. Ces travaux permirent de mettre en bon état d'entretien les cimetières St Charles et St Laurent, de poursuivre l'aménagement du nouveau cimetière St Eugène (pose d'égout, empierrement des allées sur une longueur de 850 mètres), de niveler, d'empierrer, de cylindrer tout un groupe de rues assez récemment ouvertes dans le quartier du Pont du Souci : améliorations affectant une longueur de 3.152 mètres, d'élargir de niveler et d'empierrer sur une longueur de 725 m le chemin des Jeannins aux Gautherons